La gymnasiarquie de la trottinette électrique se mesure à l’aune de la quantité de lithium que contient sa batterie, c’est bien connu. Les anciens, en Grèce antique, avaient coutume de nommer gymnasiarque celui d’entre-eux dont le bouclier produisait le plus d’étincelles. Ils ignoraient tout de la fusion nucléaire et de la trottinette électrique, mais pressentaient déjà l’importance vitale que prendrait bientôt ce fameux métal du fait de sa rareté. Ainsi parvinrent-ils, par la gymnasiarquie justement, à canaliser la fougue de leur jeunesse privée de trottinettes en instituant des rôles qui commandaient eux-mêmes à des comportements.
Un peu comme les alluchons de la roue du moulin guident l’eau vers sa fonction première de productrice d’énergie à des fins d’accumulation capitalistique – à moins que ce ne soit l’inverse et que l’eau ne guide la roue, ce qui, au final, importe peu –, comportements et rôles s’entremêlèrent pour former le must en matière de chair à canon : le F.A.R, autrement dit le fantassin agile sur roulettes ! Les Romains, qui suivirent, ne manquèrent pas d’en reprendre la technologie dans la première génération de leurs chars sans conducteur, mais ils durent y renoncer faute de matière première.
L’inaccessibilité de la matière, en effet, est souvent la cause principale des retards que prennent les grands programmes de développement. On le voit avec ITER comme avec la démocratie. L’un et l’autre manque de carburant, c’est évident. Il y a pourtant une solution, selon moi. Ne suffirait-il pas de transcender la problématique dans l’Homme ?! Je m’explique : si la source d’énergie fait défaut, remplaçons l’énergie elle-même ! Quoi de plus simple ? On manque de lithium ? On met des géraniums ! On manque de citoyens ? On met des vauriens ! On le voit bien, non ?, ce n’est qu’une question de mots.
D’ailleurs, les Japonais l’ont bien compris qui ne s’embarrassent pas d’enfermer les choses dans le sens. Pour eux, une montagne n’est pas une montagne. Ce n’est pas un obstacle à surmonter, dépasser ou… conquérir ! C’est juste un dessin. Ces gens-là dessinent tout la journée ! Des montagnes par ci, des nénuphars par là… Ah, on peut les envier, ma foi. De vrais enfants.
Tout cela est bel et bon, me direz-vous, mais comment faire pour la mettre en branle cette belle idée ? Là encore, je vais vous surprendre : rien de plus facile ! Au lieu de lancer des “grands débats” dont il est clair qu’ils ne peuvent qu’être stériles du fait des carences en matière première, organisons des soirées salésiennes ! Ramassons ainsi tous les vauriens qui traînent dans les gares et enseignons leur le dessin. Gratuitement bien sûr. Au pire, l’oddipathie n’étant ni cléricale ni congénitale, inutile de se biler : Rome nous aidera !
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