Ce petit livre est très malin. Il est si malin qu’il s’est écrit… tout seul ! Mais un livre sans auteur, tout le monde le sait, cela ne peut exister. Alors il l’a créé, son auteur, et nous le présente ainsi :
« Kovanien est un être imaginaire. Il est, et il n’est pas. Il est moi, il est toi, il est elle ou lui, ou il ne l’est pas. Il n’est que pour autant qu’on le perçoit en soi. À moi-même, son soi-disant créateur, il échappe quelquefois ! Si tu peux t’identifier à lui, alors il sera toi ; sinon, il ne le sera pas et tu ne le sauras pas…
Cet être imaginaire est multiforme. C’est un homme ordinaire, et c’est un homme extraordinaire. Il a tout âge, indifféremment, et il n’est pas sexué. Dans la société, il est tout à la fois le milliardaire repus et le plus miséreux d’entre les pauvres. Il peut être érudit, il peut être ignorant. Il faudrait mille pages pour te dire tout ce qu’il peut être. Moi qui suis mauvais conteur, je ne saurais les écrire. Je vais donc les résumer :
Kovanien est une idée qui se transcende en un simple mortel. Celui-ci n’est supérieur ou inférieur ou égal à personne. Il est, comme toi, comme moi, différent et unique. Il est… “je”.
À l’inverse, ce qu’il n’est pas tient en peu de mots : il n’est ni philosophe, ni docteur d’aucune foi ; de la philosophie – mère de toutes les sciences –, il ignore le langage ; et de la religion, il n’a pas reçu le don.»
Ce petit livre, je l’ai lu une première fois, en moins d’une journée je crois. Quand j’ai tourné sa dernière page, je n’ai pu m’empêcher de retourner à la première… Il prétend réussir là où les religions et les révolutions ont échoué : changer le monde ! Et il prétend le faire d’une façon mille fois moins compliquée que les premières, et bien sûr, mille fois moins sanglante que les deuxièmes. Il nous dit qu’on peut tout changer, sans rien casser. Qu’il suffit pour y parvenir, d’appliquer quatre petits principes à chacune de nos décisions.
D’ailleurs, moi qui l’ai lu, je peux te dire que je ne suis pas d’accord. Car on peut, ne pas être d’accord avec lui. De mon point de vue, seuls les deux premiers sont des principes. Les deux autres sont plutôt des conditions de réalisation mises aux deux premiers. C’est donc avec seulement deux principes qu’il veut changer le monde !
Mais, laisse-moi te montrer comment j’arrive à cette conclusion…
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